Du sacrifice en passant par les cochons

A trop opprimer, on se fait dissoudre.

 Y’a un type de la préfecture qu’est venu aux 7 lieux. Il m’a serré la main, que j’avais bien crade et a demandé à voir mes cochons.

J’ai présenté, Albert, Gustave, Joseph dit le teigneux, Justine la douce, Robert le trouillard, Jessica (suite au feuilleton), Monique, Gaspard (suite à une descente de rats le soir de sa naissance), Olive et Josué.
Ils allaient tous très bien, gras, libres d’arpenter le champ et la grange à loisir, entravés en rien. Mes compagnons ni plus ni moins libres que moi sous l’autorité de la mémé qui ne le leur faisait point sentir. Toute la rudesse maladive de la mémé s’exerçait contre moi et jamais contre les cochons, car disait-elle : « C’est une engeance idéale, compréhensive et douce, pas comme toi, indomptable, inculte et sale ».
Elle me gonflait avec ses louanges porcines. J’ai eu les nerfs et ne me suis pas retenu.

Le type de la préfecture a demandé des nouvelles de la mémé, qu’on ne croisait plus au village. J’ai parcouru les regards d’Albert, Gustave, Joseph, Justine, Robert, Jessica, Monique, Gaspard, Olive et Josué qui seul dormait mais n’en pensait pas moins, et contemplant leurs ventres repus songea, sans mot dire, que l’affection mérite parfois un petit sacrifice de soi même.
Ce n’est plus la mémé qui me contredira.

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