J’ai pas pensé à mal en abrégeant leurs vies

 01/09/2002

 Quand la science ne peut plus rien, seule l’entre aide humaine prend des proportions divines.

 

J’ai pas pensé à mal quand j’ai abrégé la vie d’Edmond en

phase terminale du sida, ni celle de Paulette grabataire depuis dix ans, colonne vertébrale bloquée, ni celle d’Astrid cancéreuse du poumon, incapable de respirer sans aide artificielle, ni Josiane cerveau parti, plus rien n’attache même pas la vision des enfants qu’elle confond

«Bonjour Monique » quand c’est Josiane, et Josiane crispe.
Je ne crispe pas, je constate que la vie dans cet état ne vaut plus la peine d’être vécue. La peine car elle existe : la peur, la douleur, l’incapacité de subvenir aux besoins premiers comme déféquer seul, l’impossibilité de se mouvoir sans l’aide d’autrui.

Quand les instances judiciaires m’ont arrêté, même ma mère était contre moi à répéter : On ne peut se substituer à la volonté de Dieu !

Et si j’avais senti en ces cas une certaine absence d’intervention, une absence tout court, comme hurler dans le vide. Et si j’avais été la voix qui écoute et soulage. Pêché d’orgueil que tout cela ou simple générosité ?

 

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