La vieille, elle nous bourre de chocolat

Quand une femme n’a existé que par l’attention qu’elle portait aux autres, étouffe ses petits enfants par un trop plein d’attention et ne voit pas où est l’essentiel.

 

La vieille, elle nous bourre de chocolat, comme des petits du tiers monde. Elle compense on ne sait quoi vu que ses propres enfants, nos parents, sont plutôt replets et n’ont manqué de rien. Peut-être ont-ils manqué de l’essentiel : l’attention, l’écoute, la compréhension, le langage, toute chose qui n’engraisse point mais nourrit autrement. Alors, nous, les petits de la descendance, les héritiers génétiques déclarons que la mémé compense et nous abreuve de nourritures terrestres car les autres, celles du ciel, elle ne sait pas faire avec. Certaines générations, certaines cultures ont remplacé le dialogue par la nourriture et les mères s’en portaient fort bien, plus habiles en cuisine qu’en palabre. Nos petits demandent autre chose, du vécu, de l’expérience, du savoir, de la sagesse même. On comprend que certains parents rentrent la tête dans le sable de la télévision et renoncent au dialogue.

Cette société ne nous a rien appris tant qu’elle n’a pas abordé l’âme. L’histoire ne rime à rien car elle est passée, la géographie n’existe que par les voyages, la sociologie que par les chocs interculturels, la philosophie par l’approche de la mort. Le rite religieux a failli, c’est tout ce qui par le monde soutient la foi. La simple offrande aux divinités trois fois par jour à Bali relie l’humain au divin. La prière régulière, la méditation joignent le corps à l’esprit. Tout le reste est du temps perdu et c’est pourtant ce temps là que nous vivons.

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