J’ai assez bien dormi, quoique mal couché, mais la fatigue l’a emporté. Nous sommes toujours dans une cruelle incertitude. Nous apprenons que c’est l’appel des troupes de couverture qui a été proclamé hier soir ; nous nous attendons à la mobilisation générale d’un moment à l’autre. Nous obtenons l’autorisation d’aller chercher nos affaires à la caserne de la Justice, en ville. Vers 3 heures, la mobilisation générale est confirmée. Nous l’accueillons sans émoi car nous nous y attendions. Le lieutenant nous rassemble pour former les escouades et sections. Le 1er groupe d’aérostier est divisé en 2 compagnies : la 1ère dont l’ami PICOT fait partie et qui est destinée aux dirigeables et la 21ème compagnie qui doit s’occuper du ballon de siège.
Je pars avec la 21ème compagnie en cantonnement au village de DOMMARTIN lès TOUL, évacuant la caserne MARCHAL. Nous sommes cantonnés dans un chantier de bois, et couchons dans la paille. A 9 heures du soir, je prends la garde au magasin d’habillement de la 21ème compagnie. Nous nous couchons vite sur les effets qui doivent être distribués aux réservistes le lendemain. Les réservistes commencent à arriver dans la nuit et tous sont enthousiastes
–
–
–
–