LA MÉMÉ ET LA MER

Il existe, chez les personnes âgées, une propension à ne pas
changer d’environnement au point que tout débordement
provoque un choc émotif fatal.

Mémé ! On part demain voir la mer !
Les vastes flots bleus ?
Oui, comme chez Victor Hugo et déguster les huitres que tu aimes
tant.
Mais l’eau est sale, ils l’ont dit aux informations.
Tu ne te baigneras pas, il fait trop froid.
Alors pourquoi aller si loin
Pour prendre l’air.
L’air de quoi ? Tu trouves que je parais vieille
Juste pour te changer les idées.
Je n’ai pas besoin de voyager pour avoir des idées neuves, je lis, je
rêve, j’écoute, je me raconte des histoires.
Mais j’ai tout prévu, l’hôtel, le restaurant…
Vas y donc à la plage, cela te fera le plus grand bien, tu sembles
palot et en faible forme, moi je reste ici, la mer vue de ma tête a tout
de l’océan en période de fortes marées et les ouragans imaginaires
me font moins peur qu’une nuit dans un hôtel de passe.
Mémé tu me tues !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *